TABLEAUX

Le Croult, 2014 (180 x 225 cm) - Biennale d'art contemporain de Gonesse
La Saisie, 2015 (180 x 225 cm) - Résidence territoriale au collège Marcel Pagnol de Montsoult (95)
INFO

Tableaux [2014-//]

 

Le Croult, 2014 (production Biennale d’art contemporain de Gonesse)
« C’est dans les alentours de Mantes-la-Jolie, sa ville natale, que Benoît Grimbert a pris goût aux
paysages mi-ville mi-campagne de l’espace périurbain francilien. Souvent attachés à des territoires spécifiques – la Normandie, la North Circular Road à Londres ou, récemment, le quartier de Neukölln à Berlin, ses ensembles photographiques, comme autant de traversées paysagères, ont accordé une place de plus en plus nette à la figure humaine. Dans sa série Stains (2011), des adolescents riverains occupaient les multiples espaces environnant le quartier du Clos Saint-Lazarre. A Gonesse, c’est la rivière du Croult qui fixa immédiatement son attention. Précisément, un petit pont qui l’enjambe, dans le clair-obscur d’un sous-bois. Des jeunes femmes y stationnent, comme en un lieu parfaitement familier, et tout à la fois mystérieux. Largement inspirée des œuvres de Gustave Courbet, comme aussi du « cinématographe » de Robert Bresson et du (non-)jeu de ses fameux « modèles », ce tableau photographique nous tend tout autant le miroir – l’une de ses facettes – de notre époque, s’il est vrai, comme l’a souligné Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne, que chacune d’elle possède ‘son port, son regard et son geste.' » [Catalogue de la Biennale]

 
La Saisie, 2015 (co-production abbaye de Maubuisson, Conseil départemental du Val D’Oise et collège Marcel Pagnol de Montsoult)
« Faisant directement suite au Croult, photographie de grand format réalisée à l’occasion de la biennale de Gonesse en 2014, La Saisie est librement inspirée d’un tableau d’Edouard Manet,
Les Etudiants de Salamanque
(1860). Lui-même suggéré par L’Histoire de Gil Blas de Santillane, roman picaresque du XVIIIème d’Alain-René Lesage, le tableau représente le moment où deux étudiants découvrent sur leur chemin une pierre gravée indiquant qu’une « âme » y serait prisonnière. L’un se moque, l’autre cherche à en savoir plus, creuse, et découvre finalement une bourse bien remplie, ainsi qu’une note suggérant la manière d’en faire bon usage… Et c’est bien ce motif d’un objet potentiellement caché qui fournit l’argument thématique de cette scène (…).
Y a-t-il ou non ici quelque chose à découvrir, et, au sens propre du terme, à saisir – et finalement à capturer au moyen de l’appareil photographique ? Quelque chose comme un possible foyer du regard ? » [cartel d’exposition]
Le titre de la pièce fait par ailleurs référence au film de Bernard Cuau, La Saisie (1976), qui, en son principe même, interroge la légitimité de toute prise de vue – photographique ou cinématographique.